Back to the past

Aujourd’hui j’ai 24 ans (1/2… mais bon, ça ne se fait plus de compter les demis quand on est grand :P) et j’ai été pendant le dernier mois «confrontée » à des petits jeunes innocents pleins d’espoirs de l’avenir… Et ça m’a fait repenser à ce que j’étais, ce que j’aspirais quand j’avais 17 ans et que je venais d’avoir mon BAC… Et là ça m’a fait sourire… Surtout en écoutant ces jeunes, le bac dans la poche (ou presque) qui veulent faire 1000 et une chose, prêts à conquérir le monde. Et c’est dans des moments comme ça qu’on se sent vieux (en l’occurrence vieille ^^’).

Le coup du « la vie, c’est plein d’emmerdes, petit(e) »

Vous vous souvenez quand vous vous disiez, « Ouais, vivement que j’ai 18 ans, je ferais ce que je veux sans demander rien à personne » ? Et maintenant, vous vous rendez compte que finalement les parents ça permettait de ne pas faire de conneries parce que maintenant que vous en faites, il n’y a que vous que vous pouvez blâmer ? « M’en fous, je mange des viennoiseries TOUS LES JOURS si je veux parce que personne ne me dit ce qu’il faut faire, nananèreuuu ». Oui, sauf que « Merde, j’ai pris 10 kg, il faut que je fasse du sport 5 fois plus longtemps que ça m’a pris pour les gagner si je veux les reperdre… ».

Cette semaine j’ai sorti une phrase qui, quand je l’ai dite, je me suis dis « arrête, c’est trop ringard comme phrase », mais je l’ai dite quand même par mauvaise fois ou parce que de toutes façons je l’avoue, je la pense vraiment. Non, je n’ai pas dis « Avec des grands pouvoirs viennent de grandes responsabilités ». J’ai dis un truc du genre « Avec la liberté viennent les emmerdes ». Ce qui au final revient un peu au même. Mais bon, c’est un luxe de jeunes d’être insouciants ET cools. Nous autres les « vieux » on est là pour les rappeler à l’ordre. Parce que bon, « je suis trop vieille pour ces conneries »…

Parce que finalement on est que des grands enfants avec des jouets de grands

J’ai parlé de la bouffe (parce que c’est un sujet qui fait partie intégrante de mon fonctionnement… Restriction parentale toute mon adolescence, lâchage magistral pendant ma vie étudiante, rattrapage de mes conneries pendant ma vie d'adulte -_-), mais il y a plein d’autres choses qu’on ne pouvait pas faire en étant gamin (ce qu’on trouvait injuste, d’ailleurs) et quand nos parents nous disaient « Nous on a le droit parce qu’on est grands » c’était encore plus injuste parce qu’on ne se considérait pas plus faibles ou incapables qu’eux, au contraire ! Maintenant, si on veut se coucher tard, on peut, si on veut manger des bonbons après s’être lavé les dents, on peut, si on veut s’acheter des jouets inutiles, on peut, si on veut salir ses habits en se roulant dans l’herbe, on peut aussi. Seulement… On ne fait pas. Ou alors, pas longtemps.

Mais pourquoi ça ? C’est simple : les sous et le temps. Je me souviens quand j’étais gosse, je trouvais que mes parents étaient trop radins de ne pas m’acheter des trucs qui ne servent à rien mais dont j’avais envie. Maintenant, je sais pourquoi. 2 euros pour une main qui colle et qui ne colle plus au bout de 3 heures parce qu’elle est trop salle à force de trainer dans les poches et les trousses, c’est cher. Les bonbons ? Non plus parce que le dentiste, c’est cher. Les habits sales ? Faire la lessive c’est chiant. Se coucher tard ? Pas tous les soirs parce que bon à 23h je suis déjà fatiguée.

Enfin bref, quand on est grand il n’y a plus les parents pour passer derrière nous et nous acheter ce qu’on veut. Sauf les gens vraiment super riches qui du coup paient des gens pour faire tout le trucs chiants comme ça eux ils sont tranquilles pour suivre leurs rêves d’enfant. Vraiment, la vie n’est pas juste. Moi aussi je veux être riche. Mais bon, on sait que dans la vie rien n’est gratuit. Je préfère donc ne pas être riche et me faire chier à faire ma lessive plutôt que d’être riche à la Ricky Rich et de ne pas avoir de parents ou de cerveau (quel est le lien ? je ne sais pas non plus).

Le plus drôle, c’est de voir les ados et enfants d’aujourd’hui, et de se dire de façon si vaniteuse « Moi, à son âge, j’étais plus mâture », parce que tout simplement c’est ce que tous les adultes se disent quand ils voient des enfants. On les voit de l’extérieur, mais on a oublié que dans ce petit corps en plein de changement et d’artifices de consommation, se cache un être qui en a marre de ne pas être pris au sérieux. Parce que quand on repense à ce qu’on était, à comment on pensait, on se rend compte qu’on avait des idées relativement élaborées et des réflexions intéressantes (ou du moins c’est ce qu’on croyait). Qu’est-ce qui peut nous dire que les enfants d’aujourd’hui n’en font pas autant (à quelques exceptions près… Mais bon, des tares il y en a à toutes les générations…) ?

L’espoir des petits réduit en poussière

C’est triste de se dire ça, mais… Est-ce que la petite Gixx serait fière de la grande Gixx ? Elle n’a pas conquit le monde, ne s’est pas révélée être l’avatar de la déesse de la Lune et n’a pas rejoint les sirènes dans les profondeurs abyssales (oui, elle avait de grands projets…). Et la Gixx ado ? Bon, si on peut dire qu’elle aspirait à quelque chose, parce qu’à part passer sa rage envers sa chère et tendre matriarche en dessinant et en restant enfermée dans sa chambre à écouter du Nirvana, elle n’avait pas beaucoup d’aspiration pour son futur. Une sensible celle-là (une littéraire dans une vie de scientifique, si on peut dire…).

En y repensant ça me fait rire, ça fait un peu cliché de dire que j’écrivais des poèmes (que parfois que donnait aux garçons qui me plaisaient), je regardais des mangas et des séries toute la journée, je dessinais (pas trop mal en plus) parce que j’avais trop la rage, tu vois (oui, oui, je sais… La rage d’ado où tu claque la porte parce qu’on t’a pas acheté les chaussures dernier cri et que c’est tropinjusteuuu), et bon le maquillage et les talons c’était très surfait pour moi… Je me disais que c’était pour les pétasses. Et ben je regrette un peu parce que maintenant à 24 ans je ne sais pas me maquiller et j’ai mal en portant des talons de 5 cm.

Aujourd’hui, qu’est-ce que je peux dire de ma vie à mes anciens moi ?

Mon projet de faire un master de psycho/science de l’éducation et de retourner en Amérique Centrale pour créer une école pour les enfants des rues (et oué ça déconnait pas avec Ado Gixx) : ça fait 6 ans que j’ai eu mon bac et je suis allée que jusqu’à la licence de psycho, en raison de m’orienter vers une toute autre discipline moins « sociale » (pas vraiment par choix mais bon). En plus je me suis mariée et je ne veux pas retourner vivre en Amérique Centrale.

Mon projet de conquérir le monde : on ne sait jamais, la fin du monde prévue par les Mayas va peut-être arriver et je vais peut-être me révéler être l’avatar de la Déesse de la Lune (non, non, on ne désespère pas…).

Ou mon projet de devenir une sirène : c’est en cours (j’habite en bord de mer… On se rapproche, on se rapproche…).

Mon projet de devenir une dessinatrice d’enfer : oué bon ça, ça dépend des mois… Parfois j’y crois, parfois pas du tout… Surtout que je ne prend pas le temps, et je sais bien que ce ne sera qu’en dessinant que je m’améliorerai… Mais bon, je pense que j’ai lâché un peu ce projet… Next.

Mon projet de parcourir le monde : on ne sait jamais, on a déjà changé de ville, peut-être qu’un jour on changera de pays ?  Mais bon, les congés payés existent encore dans ce pays (pour l’instant), et on aura peut être le temps d’en voir un ou deux, de pays…

Par contre, il y a des aspects de ma vie que j’avais pas imaginé ni en rêve et qui me sont pourtant arrivé :

Trouver le prince charmant : Et oué, je n’étais pas naïve, je savais que ça n’existant pas, et pourtant je l’ai trouvé ! :D Je ne croyais pas au mariage, ou à l’amour fou, ou au bonheur d’être avec quelqu’un, se sentir qu’un avec quelqu’un (oui, c’est mon 1/4h eau de rose)

Me sentir bien dans mon corps : pareil, je ne pensais pas que j’allais un jour me trouver belle, et surtout que quelqu’un allait me trouver belle. Et pourtant si, le petit canard (qui n’en fut jamais vraiment un, mais bon c’était l’image que je me faisais de moi) s’est révélé être un superbe phoenix qui brûle tout sur son passage (oui, je réinvente l’histoire à ma sauce ^^). Bon, je ne brûle pas tout, mais j’aime bien le phoenix comme oiseau, c’est classe ^^

Avoir plus confiance en moi : comme tout geek qui se respecte, j’avais de gros problème de sociabilité. J’avais tellement peur des autres que je leur faisais peur (héhéhé… hum ! c’était mal ! >< mais bon c’est super handicapant pour avec des petits copains). Je ne sais pas si vous étiez comme moi, mais par exemple j’étais terrorisée de prendre le téléphone pour appeler une agence lambda pour un problème x ou y. Maintenant, c’est comme si j’appelais ma grand-mère (non, pas vraiment parce que ça voudrait dire que j’appelle les esprits… Mais bon, vous avez compris le concept ^^’).

Je n’ai plus cette rage en moi : Oui parce que même si je n’étais pas au point de m’habiller en noir… Ah si… De me peindre les ongles en noir… Ah, si… Bon, de me mettre du mascara et du rouge à lèvre noir, j’étais pleine de tristesse et de broyage de noir (l’adolescence, cette époque pleine de rêves et d’espoirs…), aujourd’hui je sais être heureuse et je vois le soleil qui est dehors (au même temps en Bretagne, si tu déprimes quand il fait moche, tu peux déprimer les ¾ de l’année…).

Autre réponse : je pense que c'est un "il" ^^'

La revanche du jet d’ail (huhuhu… rien à voir, mais je voulais la mettre :p)

Du coup, j’ai compris pourquoi les parents étaient souvent des gens aigris. Parce qu’ils n’ont pas pu profiter de leur enfance, et que même en étant grands ils se sont rendu compte de l’arnaque suprême (« Passe ton Bac, et tu feras ce que tu veux ! »… Haha, elle est bien bonne celle-là… C’est même la pire -_-), et ils le font payer à leurs enfants à leur tour ! Elle est bien foutue, la vie quand même… Tout un cercle vicieux…

Mais l’avantage d’être geek c’est que tu renonce moins vite à cette part d’enfant, et tu te souviens plus de ce que c’était d’être pris pour un gnome ignare et amusant alors que tu aurais dû régner sur ce monde misérable (hum !... On dirait que mes espoirs de grandeur ne m’ont pas lâchée…). Mais surtout, parce que tu n’essais pas de te débarrasser de tes espoirs d’enfants (le jeu, les déguisements, les rôles, les histoires, les rêves…).

Du coup, avoir des enfants pour les geeks c’est avoir des compagnons de jeux, des êtres avec qui on peut parler à peu près le même langage (en tout cas jusqu’à un certain âge… l’adolescence est une toute autre histoire… enfin, ça dépend de l’adolescent :P), parfois même plus facilement qu’avec certains adultes *kofkof-noobs-kofkof*. Tout ça pour dire : mes enfants auront de la chance d’avoir des parents geeks, et surtout, je croise les doigts pour ne jamais oublier ce que c’était d’être jeune (oui, je sais, je suis pas vieille, mais bon vous m’aurez comprise ^^).

Et vous, quels étaient vos rêves d'enfants ? :) Les avez-vous tenu ?