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Geekage au Féminin
12 octobre 2009

Autocratie et groupes

Hier on a regardé "La Vague" (Die Welle), un film allemand inspiré de faits réels qui ce sont déroulés aux Etats-Unis en 1967.

LA_VAGUE_DIE_WELLE_2008_reference

Je ne vais pas en faire un commentaire habituel, parce que je voudrais vraiment parler de l'expérience en elle-même.

Bon, pour ceux qui veulent savoir un peu quand même, le film était super intéressant et très bien mené. En général j'aime bien les films allemands, parce que je trouve qu'ils ont une particularité à traiter des sujets peu communs d'une façon assez critique. Cela dit, je préfère vous avertir, il y aura beaucoup de spoils sur cet article ^^ Mais si vous voulez savoir si c'est bien ou non, je vous dirais oui, c'est super. Surtout si vous avez comme moi un faible pour les sujets psychologiques :) Cela dit, ce n'est pas aussi sombre que l'on pourrait croire, même si ce n'est pas un sujet très fun comme on dit...

* Expérience la Troisième Vague *

Menée par un professeur d'histoire, Ron Jones, en Californie, La Troisième Vague consistait en une expérience qui visait à illustrer le phénomène du fascisme en Allemagne nazie (entre autre...). Ne devant se dérouler que sur une journée, elle a très vite pris de l'ampleur dans toute l'école et a duré une semaine, grâce à l'intervention du prof qui a décidé d'y mettre un terme car cela devenait trop incontrôlable.

L'expérience est restée plus ou moins secrète jusqu'en 1981, et l'auteur de l'expérience a souvent dénoncé la dramatisation des livres et films adaptés (dont certains adaptés d'adaptations o_o). En effet, on peut observer dans "Die Welle" une fin qui ne laisse pas indifférent par un meurtre et un suicide ainsi qu'une adaptation romancière de l'expérience avec l'intégration d'une histoire d'amour entre deux élèves.

la_vague_3

^^ désolée, je m'initie à GIMP, alors désolée pour les petits défauts de présentation :p

Cela dit, il apparaît trop de contradictions parmi les témoignages de 1967, et il en va jusqu'à enlever tout crédit à cette expérience. C'est dire que l'on en est tellement pas sûrs (ou trop apeurés que ce soit vrai ?) que l'on préfère dire que cette expérience n'a jamais eu lieu, ou du moins pas du tout de cette façon là... Dans tous les cas, la validité de l'expérience (ou plutôt du compte-rendu du prof) n'est pas plus grand qu'une huitre qui fait de la samba en pyjama... (o_O WTF quel est le rapport ? )

 

* Analyse de l'expérience *

Mais ce n'est pas tant la fin que le déroulement de l'expérience qui laisse à réfléchir. D'accord, il y a le côté "non officiel" de l'expérience qui discrédite toute tentative de conclusions, mais il existe d'autres expériences dont on ne peut -presque pas- nier leur résultats et leur existences comme les expériences de Stanford et de Milgram qui traitent d'un sujet semblable : celui de l'obéissance aveugle à une autorité qui nous permettrait de commettre les pires actions humainement possible (comme envoyer une décharge électrique à un inconnu ou maltraiter un "faux" prisonnier)

Pour revenir donc à l'expérience de la Troisième Vague, la source de Wikipédia nous donne les différentes phases de la soi-disant expérience sur 5 jours (du lundi au vendredi), assez bien repris dans le film allemand. Mais ce n'est pas tant de ces phases que je vais parler, c'est pourquoi je ne vais pas les recopier ^^ (comment ça "booouh la faignasse !!!" >< ???)

Qu'est-ce que l'autocratie ? C'est un régime où un seul individu a le pouvoir. On peut citer comme ça, au hasard, le Troisième Reich, dont vous connaissez les détails... Après cela, l'Allemagne a été très traumatisée (un peu comme la guerre du Vietnam pour les étasuniens...), et c'est pourquoi elle s'intéresse beaucoup sur ce sujet. Une tentative de justification, d'explication, de prévention ? Tous les États ont leurs traumatismes, et c'est comme les humains : tant qu'on ne l'a pas résolu on en est toujours un peu obsédé...

la_vague_4

Dans le film, on révèle les composantes d'une autocratie :

- Ordre
- Organisation
- Symbole
- Homogénéité
- Solidarité
- Discipline
- Règlement
- Puissance
- Emblème
... en autres.

Parmi les points observés les plus importants, il y a :

- Le groupe : on est plus fort ensemble que tout seul. L'appartenance au groupe nous donne le pouvoir, car alors on ne sent plus seul. Cela s'observe dans tous les groupes. Appartenir à un groupe social permet à chacun de construire son identité (j'appartiens à tel groupe DONC je dois agir comme lui), à s'ouvrir au monde (l'appartenance des groupes nous permet de socialiser et d'appartenir à autre chose qu'à sa famille). L'uniformisation (code vestimentaire, gestuels précis, idéologie commune...) accentue ce sentiment d'appartenance car alors les membres du groupe ne font plus qu'un : les différences sont effacées et l'on devient alors une même et seule conscience.

la_vague_correction


- Le leader
: parce que le groupe est composé de plusieurs individus, il faut bien quelqu'un de fixe pour manager tout ça... Souvent, le leader est choisi avant (c'est même lui qui instaure le côté "groupe homogène" afin de pouvoir contrôler tout le monde au même temps, c'est plus facile...), m'enfin n'empêche que le groupe a toujours besoin d'un leader sinon il avance pas (regardez les aliens dans District 9 : ils ont perdus leur leader du coup on dirait juste des crevettes qui fouillent les poubelles et se jettent sur la bouffe de chat !).

Les mauvais côtés :

Oui, parce que c'étaient les bons côtés d'un groupe... Ce qui le transforme en autocratie puis surtout en massacre c'est lorsqu'il n'y a pas de contre-pouvoir régulateur (un ou plusieurs individus qui on un pouvoir exécutif sur le groupe mais qui reste à l'extérieur de toute implication).

- Le pouvoir absolu du leader : personne n'est là pour le contredire, et encore moins les membres du groupe qui boivent ses paroles. Je vous laisse imaginer toutes les déviations possibles.

la_vague_2

- Le besoin du groupe : principalement observé sur les individus à moins grande résistance psychologique et émotionnelle. Dans Die Welle, c'est un garçon qui n'est pas aimé par sa famille qui va être le plus réceptif et surtout le plus dépendant de ce système. En effet, pour lui, le groupe, le leader sont là pour leur donner une existence, un but, une raison, une identité. Forcément que sans groupe il ne sent plus rien et sa fin ne peut être que tragique (aussi bien physiquement que psychologiquement). Ainsi, même si le groupe permet d'avoir plus de confiance en soi, à trop grande dose on vit à travers et pour le groupe et non plus pour soi.

- L'exclusion des autres : le sentiment profond d'appartenance empêche de s'ouvrir aux autres. Quiconque ne partage pas les opinions du groupe en est complètement exclus, au point de les écraser voir... de les exterminer. Et parce qu'on est plusieurs, c'est plus facile de se dire que ce qu'on fait n'est pas mal, même dans les cas les plus extrêmes (conformisme).

- L'obéissance absolue au leader : plusieurs psycho-sociologues sont d'accord là-dessus : les foules sont bêtes. De part le conformisme, l'individu ne pense pas agir par lui-même mais par obéissance du leader (ou toute figure autoritaire). Genre, "c'est pas ma faute, c'est le moustachu qui m'a dit !!"...

la_vague_1

Après, c'est un peu facile de tout balancer sur les dos des autres, mais c'est notre nature, que veut-on ? Mais gardez en tête que ce n'était une tentative d'expliquer quoi que ce soit ou encore moins de démontrer quelque chose à partir du film (on nous l'a formellement interdit, hein ^^), mais c'est toujours intéressant de se poser des questions, surtout à travers les œuvres ou les expériences existantes :p

Cela dit, en faisant l'hypothèse que l'expérience ce soit réellement déroulée de la sorte (ou presque), si ça a dégénéré c'est parce que :

1° le prof n'était pas un pro de la psycho ou même de la socio et il s'impliquait dans une évènement sans avoir conscience des répercutions que cela pourrait créer

2° il y avait une totale absence de contrepouvoir : un autre professionnel qui aurait du suivre toute l'affaire sans jamais en être impliqué.

Cette absence de limite m'a sidérée, surtout quand on voit tous ce que ça créé dans la vrai vie, comme en politique, et même dans des groupes moins publiques (gangs, sectes, familles...) et on pense encore que cela ne peut avoir aucun impact juste parce que "c'est moins réel"... Mais qu'est-ce la réalité ? Qu'une successions de ressentis et de vécu. Il n'y a rien de plus subjectif que la réalité.

Après tout cela, je ne saurai que citer notre cher Rampa quand il disait que les humains n'avaient pas besoin des démons pour faire des horreurs... Ils avaient le mal en eux, c'est leur nature humaine de base. Moi, quand je vois tout ça, même s'il y en a toujours à vouloir nous faire douter de la validité des expériences, on a l'histoire qui nous prouve toujours le pire de nous-mêmes...

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Commentaires
G
pour le film : en psycho sociale on ne voit que ça, des expériences pas très flatteuses sur la nature humaine... mais bon, fo s'aimer comme on est, on a pas vraiment le choix non plus ^^ mais c'est un film intéressant :)<br /> <br /> pour GIMP : bah... c'est pas facile de faire la transition ^^' disons que j'ai appris des trucs, mais pour les choses simples sur toshop, sur GIMP c'est plus... bah... pas compliqué, mais j'ai cherché des tutoriaux pour ça ^^<br /> cela dit, en tenant compte que c'est gratuit, je dirait que c'est quand meme super bien, et je suis sure que si on se démerde sur GIMP on n'a pas besoin de toshop :)<br /> Fo que je m'y habitue, c'est tout ^^
M
Il a l'air intéressant le film.<br /> C'est flippant ce que certaines expériences ont pu dévoiler sur la nature humaine. Il y en a certaines qui aboutissent à des résultats plutôt pas très flatteurs.<br /> <br /> Sinon je vois que tu as un peu essayé GIMP, quelles sont tes impressions alors?
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